Enfants hagards, blessés, couverts de poussière dans les ruines encore fumantes d’une école anéantie par une bombe…
Enfants squelettiques, en larmes qui s’agrippent au grillage d’un camp de réfugiés…
Ces images fortes, répétées inlassablement, sont devenues notre quotidien et pourtant… elles ne devraient pas exister, comme d’ailleurs toutes celles qui nous montrent des enfants en haillons accroupis sous un soleil de plomb en train de casser des cailloux pour gagner quelques sous, sans oublier celles, insoutenables, de jeunes ados, en treillis, arme à la main.
Nous pourrions avoir tendance à les accepter passivement et y poser la marque de la fatalité :
« ils n’ont pas de chance … ils ne sont pas nés du bon côté ».
Ces drames n’existeraient pas si les Etats respectaient la Convention des Droits de l’Enfant adoptée le 20 novembre 1989 à New-York à l’unanimité des pays membres des Nations Unies. Convention qui, contrairement à celle des Droits de l’Homme reste dans l’ombre.
Aussi, pour le numéro 100 de son bulletin trimestriel, l’association A.I.M.E.R. a-t-elle décidé de la sortir de l’ombre et de faire réagir les enfants suivis dans les différents foyers qu’elle aide depuis de nombreuses années déjà. Elle a demandé à ces enfants quels étaient les principes qui leur tenaient le plus à cœur.
Grâce au travail des responsables et éducateurs, nous avons reçu de nombreuses réponses, accompagnées de photos et même de dessins.
Si les petits – moins de 10 ans – mettent en avant le droit d’être protégé, soigné, les grands – ceux qui sont déjà scolarisés – plébiscitent le droit d’aller à l’école et celui d’être protégé de la violence, de la maltraitance, de toute forme d’abus et d’exploitation.
Selon leur histoire, ils retiennent aussi le droit de ne pas faire la guerre ni de la subir, ou encore d’être protégé de toute forme de discrimination.
Ces principes sont déjà – et depuis toujours – mis en pratique dans les foyers. Car lorsqu’ils ont accepté de quitter la rue, les enfants trouvent au refuge tout ce dont ils ont besoin, notamment le gîte et le couvert. Ils sont aussi soignés, vêtus et surtout ils ont la possibilité d’être scolarisés. Et, pour ceux qui le souhaitent et en ont la capacité, ils ont aussi la possibilité de poursuivre des études ou d’acquérir une formation professionnelle qui leur procurera un métier et leur ouvrira les portes d’une autre vie.
Le regard d’un enfant et encore plus ses paroles sont à méditer. Nous comprenons le message que ces enfants veulent nous transmettre. Leurs réactions nous ont particulièrement touchés et nous confortent dans notre action rendue possible grâce à l’appui de nos amis et fidèles donateurs.
Colette Menguy
Article extrait du bulletin d’information de décembre 2016.