PLACE AUX JEUNES

A l’intérieur d’un tribunal, Zaïn, un petit garçon de 12 ans est présenté devant le juge. À la question : « Pourquoi attaquez-vous vos parents en justice ? » Zaïn lui répond : « Pour m’avoir donné la vie ». Dans le dernier film de Nadine Labaki, Capharnaüm, Zaïn exprime ainsi la profondeur de son désespoir.
Des dizaines de milliers d’enfants dans le monde auraient pu prononcer les mêmes mots pour exprimer leur colère. Ils n’ont pas de bonnet rouge ou de gilet jaune, mais sont habillés de fripes : difficile de les entendre. Parfois un adulte vient les écouter. Le premier réflexe est de les protéger des dangers de la rue, puis vient le respect de l’enfant.
Bien sûr, ils réclament nourriture, éducation et vêtements propres, mais ils veulent surtout une protection : la sûreté d’un lieu où dormir et l’écoute d’un adulte respectueux.
L’origine des petites associations sur le terrain que nous soutenons est toujours un peu la même : un adulte qui prend soin de quelques enfants abandonnés. L’organisation suivra, et avec l’aide d’A.I.M.E.R., cette nouvelle cellule sociale pourra mieux se structurer et trouver une relative indépendance financière grâce à de petites activités génératrices de revenus.
Depuis près de 30 ans, A.I.M.E.R. agit dans cette perspective de micro-projet grâce à des dons modestes et un suivi régulier des foyers. Des milliers d’enfants ont ainsi pu retrouver une vie un peu plus digne dans le respect de leur individualité.
Nos activités sont assurées par des bénévoles. Les frais de structure sont ainsi réduits au minimum alors que dans la plupart des ONG ils peuvent représenter jusqu’à 20 % des dons récoltés. Les frais de voyage du « suivi sur le terrain » sont pris en charge par ces bénévoles.
La recherche de fonds nécessiterait un peu plus de dépenses de communication, mais peu au fait des « réseaux sociaux » et des nouveaux moyens de communication si bien maîtrisés (pour le pire et le meilleur) par notre jeunesse, avouons qu’A.I.M.E.R. a un peu de mal à trouver de nouveaux donateurs.
Mais l’espoir est là, car d’après une récente enquête, 75 % des étudiants et des jeunes actifs, tout en s’éloignant des engagements traditionnels politiques et syndicaux, plébiscitent le bénévolat et les actions ponctuelles dans de mini-projets très concrets.
C’est exactement la philosophie d’A.I.M.E.R. Alors, place aux jeunes. Nous sommes preneurs.
Didier Kulesza

 

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